Bonjour, qui êtes-vous, quel est votre métier et quelles sont vos activités professionnelles ?
Sandrine DOMAGALA, Test Manager et expert Méthodes et processus de tests.
Chez Altran depuis presque 2 ans, dans le métier du test depuis 2003
Pouvez-vous décrire simplement votre métier ?
Mon métier est très varié. Il y a une partie méthodologie et processus de tests. Ensuite la partie projet de test, avec la définition de la stratégie de test, le suivi du projet et l’accompagnement de l’équipe de test.
Selon vous quel est le but de votre métier ?
Le but de mon métier est de faire en sorte que le déroulement des tests se passe dans les meilleures conditions, afin que le produit livré corresponde à ce qu’attend l’utilisateur final. Pour y parvenir, je dirai que j’ai plus un rôle de facilitateur afin de permettre aux équipes prenantes de collaborer, je les aide à avoir une vision globale du projet et à comprendre les enjeux au-delà de leur périmètre.
J’ai pu, par le passé, dire que mon rôle était de veiller à ce que sur le ring les 4 cordes, méthodologie, rigueur, qualité et communication, puissent se tendre ou se détendre en fonction des contraintes tout en restant en harmonie les unes avec les autres.
Que conseillez-vous pour atteindre ce but ?
Tout d’abord, il faut aimer les challenges car les contextes et les technologies évoluent très vite, il faut savoir d’adapter. Ensuite il faut rester humble, car chaque nouveau projet permet d’apprendre et de grandir. J’ai vu le métier du test évoluer depuis 16 ans et il est évident qu’il faut savoir prendre de la hauteur et s’adapter à ces changements. Je suis sûre que j’ai encore beaucoup à découvrir dans les années à venir, il faut donc être curieux et accepter les changements voire les anticiper. Cependant la chose la plus importante que je conseillerai est d’être curieux, de savoir communiquer positivement et de proposer des solutions simples si possible.
Pouvez-vous décrire votre journée type ?
Il n’y a pas de journée type, mais s’il devait en avoir une ce serait celle-ci :
- Point avec les testeurs sur les activités : alertes, avancement, prévisionnel : quotidien
- Vérifier les livraisons de correctifs d’anomalies : quotidien
- Re planifier le RAF en fonction de l’avancement : bi hebdomadaire
- Préparer les réunions, piloter les réunions : bi hebdomadaire
- Proposer des solutions : au fil de l’eau
- Reporting : hebdomadaire
- Vérifier l’application de la méthodologie et des bonnes pratiques : au fil de l’eau
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
La diversité, aucune journée n’est identique à la précédente.
Quels conseils donneriez-vous à des débutants ou des personnes tentées par votre métier ?
Si vous êtes curieux, rigoureux, logiques et que vous savez communiquer alors foncez !
Les conseils : soyez pragmatiques et force de proposition.
L’idéal est de commencer dans une ESN spécialisée dans les tests, c’est-à-dire avec un Pôle de Test, afin de suivre les formations, de passer les certifications ISTQB, et surtout de grandir au travers de missions variées.
Pouvez-vous nous donner une expérience/anecdote marquante ainsi que ce qu’elle vous a apporté ?
Alors que je formais la future équipe de tests pour un client, j’expliquais les résultats d’exécution des tests et j’abordais le cas en échec lorsqu’une personne me posa la question suivante : « Comment être sûr que le cas exécuté en succès est bien en succès, dois-je le réexécuter ?»
Le but de la question n’était pas d’extrapoler sur les cas en faux succès. Cette personne se sentait garante de la qualité qui sera livrée en production et avait peur de mal faire, d’écrire un cas de test correspondant à une règle de gestion incorrecte et pourtant considérée comme juste. Ce qui introduirai un bug en production. Elle vivait mal ce rôle de « garant de la qualité »
C’est un paramètre que je prends dorénavant en compte dans les équipes, oui la peur de passer à côté existe, mais si cela devait se produire, ce n’est pas le fait du testeur mais de l’équipe toute entière (Métiers, Dev et Test) et oui cela peut arriver. Cela fait partie de notre métier et nous devons accepter qu’avec les délais raccourcis, la complexité des SI, des bugs puissent passer au travers des mailles du filet.
Cette expérience m’a fait comprendre que nous devons également rassurer certaines personnes au sein de nos équipes, une personne qui aura confiance en elle, aura confiance en la qualité de son travail et des résultats obtenus d’exécutions de ses tests. Elle pourra alors se poser les bonnes questions et devenir force de proposition. Le test manager est là pour faire grandir son équipe, le caractère humain est très important.
Quel est le cliché ou l’idée reçue de votre métier qui vous énerve le plus ? Pourquoi ?
- Les testeurs sont de mauvais développeurs.
Il s’agit de deux métiers différents, donc la référence est inutile. Ça m’énerve car elle n’apporte rien de positif sur le métier du test.
Quel est le cliché ou l’idée reçue qui vous fait le plus sourire ? Pourquoi ?
- Les testeurs sont énervants car ils mettent leur nez partout.
Et oui ! enfin, partout c’est un grand mot, nous mettons notre nez dans le périmètre définit et cela me fait rire d’autant plus que sur une de mes missions, l’équipe de test m’avait surnommée « la police »
C’est une façon de reconnaitre que nous avons une réelle utilité et plus-value sur un projet
Quelle est la difficulté la plus fréquente à laquelle vous avez dû faire face dans votre métier tout au long de votre carrière ?
La difficulté la plus fréquente que je rencontre est celle des problèmes remontés par les testeurs sur certaines fonctionnalités instables ou certaines anomalies impactantes pour une mise en production.
Il arrive, malheureusement, que pour des raisons politiques ou de culture d’entreprise, les testeurs ne soient pas assez écoutés dans les alertes qu’ils remontent.
Pour ma part, dans un cas extrême, un directeur de projet m’a demandée de supprimer des comptes rendus hebdomadaires, les alertes de priorités élevées remontées par les testeurs et avérées car il avait engagé sa confiance sur le produit lors du CODIR auprès du client, et il ne voulait pas que le reporting montre le contraire.
Quelles sont les personnes qui vous inspirent le plus ?
Valérie Joubert sans hésiter !
J’ai rejoint Sogeti (avant d’être chez Altran) car je souhaitais me spécialiser dans le Test. Je n’ai pas été déçue, j’ai rencontré une belle personne, talentueuse et rayonnante avec qui j’ai eu la chance de travailler.
Sinon Simone Veil, un modèle plus qu’une inspiration.
Comment continuez-vous à apprendre ?
Avec les personnes qui m’entourent, les blogs sur les tests et les missions que j’effectue.
Quel est l’outil qui vous semble indispensable pour exercer votre métier ?
Un outil de test, par exemple ALM ou Xstudio, c’est le minimum vital
Quelles sont, selon vous les prochains challenges que votre métier devra affronter ?
L’évolution du métier de testeur avec les méthodes agile, SAFe et le développement des tests automatisés
Avez-vous une devise ou tout autre chose qui vous semble importante dans votre métier ?
A l’impossible nul n’est tenu
A tester sans péril, on met en production sans gloire (adaptation personnelle)
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Merci pour m’avoir invitée à m’exprimer sur ce beau métier en constante évolution
Interview inspirées des interviews du blog Lyon testing qui sont très intéressantes et que je vous conseille.
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