Le RGESN, Référentiel Général d’Ecoconception des Services Numériques, est un référentiel qui a pour but de s’assurer une conception des services numériques. Il est, à l’heure actuelle, divisé en 9 thématiques :
Dans cet article je vais me concentrer sur la thématique de l’hébergement. Les autres thématiques ont fait ou font l’objet d’articles dédiés.
Hébergement
Lorsque l’on pense à l’impact environnemental d’un service numérique on pense à beaucoup de choses mais pas forcément à l’hébergement. Pour ma part j’ai pensé à cela pour la taverne uniquement en lisant le RGESN et c’est alors que je me suis dit que c’était évident… en plus d’être un axe où il est possible d’avoir rapidement un impact positif.
En effet, quand on y réfléchit, la consommation des serveurs (avec le backend) dépend évidemment de bonnes pratiques mais aussi de comment sont gérés ces serveurs et de leur localisation!
Afin d’aborder cet aspect, le RGESN a identifié 10 critères:
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement ayant une démarche de réduction de son empreinte environnementale ?
Le service numérique doit être hébergé sur des serveurs pour pouvoir être utilisé. L’impact de ce dernier est donc aussi celui de son hébergement. Sachant cela il est important d’avoir une démarche de réduction de l’impact environnemental aussi au niveau de l’hébergement.
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement qui fournit une politique de gestion durable des équipements ?
L’impact principal du numérique c’est le matériel et plus précisément la construction du matériel. Prolonger la vie des équipements c’est réduire considérablement son empreinte environnemental.
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement dont le PUE (Power Usage Effectiveness) est minimisé ?
Quand on pense serveur, on pense consommation électrique. Cette consommation peut être impressionnante comme on peut le voir en Irlande. Réduire l’énergie nécessaire au fonctionnement des serveurs c’est limiter l’impact environnemental des services utilisant cet hébergement.
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement dont son WUE (Water Usage Effectiveness) est minimisé ?
L’impact environnemental d’un hébergement et d’un service numérique en général n’est pas uniquement lié à la consommation d’énergie. Cet impact est plus global. La consommation d’eau est un autre critère qui peut s’avérer important (surtout dans des contextes où l’eau peut venir à manquer avec la multiplication des sécheresses et un manque d’eau chronique dans de plus en plus de régions).
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement dont l’origine de consommation d’électricité est documentée et majoritairement d’origine renouvelable ?
Produire de l’électricité nécessite des ressources. Certaines ont plus d’impact sur l’environnement que d’autres. Consommer 1 MWh d’électricité produite à partir de charbon n’a pas le même impact que si elle a été produite à partir de panneaux solaires.
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement dont la localisation géographique est cohérente avec ses activités et qui minimise son empreinte environnementale ?
La localisation de l’hébergement d’un service numérique peut sembler négligeable. Néanmoins avoir ses serveurs à Boston alors que la très grande majorité (+ de 90%) des utilisateurs sont en Europe ou en Afrique du nord c’est utiliser des infrastructures réseaux alors que ce n’est pas nécessaires… Et cela a un impact environnemental en plus d’avoir un impact en termes de performances.
L’exemple est véridique! La taverne était dans ce cas avant sa refonte en mai 2024.
- Le service numérique utilise-t-il un hébergement qui traite efficacement la chaleur produite par les serveurs ?
Les serveurs chauffent. Cette chaleur émise doit, autant que possible, être réutilisée et non juste évacuée à l’extérieur… ce qui peut d’ailleurs poser des problèmes environnementaux à proximité.
- Le service numérique duplique-t-il les données uniquement lorsque cela est nécessaire ?
La taille des serveurs dépend du volume de données utilisées. Limiter les données dupliquées c’est réduire cette taille nécessaire au fonctionnement du service numérique et donc réduire son impact. Attention, cela ne veut pas dire qu’il ne faut dupliquer aucune données! Simplement qu’il faut se demander pour chaque type de données s’il est nécessaire ou non de les dupliquer.
- Le service numérique tient-il compte des contraintes externes pour minimiser l’impact environnemental des calculs et transferts de données asynchrones ?
L’idée ici est principalement d’éviter de transférer des données lors des pics de charge et/ou de consommation électrique lorsque cela est possible.
- Le service numérique héberge-t-il de façon distincte les données « chaudes » et « froides » ?
Les données chaudes sont des données qui évoluent souvent et/ou dont on fait régulièrement appel. Les données froides, c’est le contraire. Des données certes importantes mais dont on a rarement besoin. Les données chaudes ont besoin d’être accessibles rapidement et régulièrement alors que c’est moins le cas pour les données froides. Cette différence de besoin permet d’avoir des hébergement différents et notamment moins réactifs pour les données froides ce qui permet de diminuer les ressources nécessaires et donc ll’impact environnemental.
Conclusion
L’hébergement est un facteur important dans l’impact environnemental des services numériques. Dans de nombreux cas le service numérique est hébergé sur des serveurs d’une société différente de celle qui propose le service. Il est cependant possible d’avoir un impact significatif sur cet aspect (c’est d’ailleurs ce qu’a fait la taverne!) avec le choix d’un fournisseur qui apporte des preuves du suivi de certains critères du RGESN. Cela peut également se faire à travers la mise en place d’une politique d’achat avec des fournisseurs qui doivent répondre à certaines conditions.
Pensez à rejoindre le groupe Le métier du test si le test vous intéresse !
N’hésitez pas à me suivre et lire mes autres articles si vous voulez en apprendre plus sur le test ou venir partager vos connaissances
Merci à tous ceux qui mettent « j’aime », partagent ou commentent mes articles