Le RGESN, Référentiel Général d’Ecoconception des Services Numériques, est un référentiel qui a pour but de s’assurer une conception des services numériques. Il est, à l’heure actuelle, divisé en 9 thématiques :
Dans cet article je vais me concentrer sur la thématique du backend. Les autres thématiques ont fait ou feront l’objet d’articles dédiés.
Backend
Lorsque l’on parle impact environnemental du numérique il ne faut pas longtemps pour arriver au sujet des « Data center ». Ces data center qui très gourmands en volume, en énergie électrique (notamment pour le refroidissement) et leur croissance, tant en nombre qu’en taille, est un sujet qui est régulièrement mis en avant dans les actualités. Je pense notamment à l’information récente indiquant qu’en Irlande, l’électricité consommée par les data center est supérieure à celle des maisons en ville!
De manière générale, les serveurs ont une part importante, même si minoritaire, de l’impact environnemental des services numériques. Cette part dépend évidemment du service, un service de LLM ayant une part lié aux serveurs beaucoup plus importante que des services plus traditionnels.
Le RGESN a identifié 4 critères liés au backend (attention, le % de critères ne représente pas le % de l’impact):
- Le service numérique s’appuie-t-il sur un mécanisme de consensus qui minimise sa consommation de ressources ?
Ce critère n’est applicable qu’aux services numériques utilisant la technologie de blockchain (cf p105). Il est néanmoins considéré comme prioritaire dès lors qu’il est applicable car la technologie de blockchain est une technologie très gourmande en énergie pour les serveurs. Il est donc important, dans ce cas de limiter cette consommation autant que possible.
- Le service numérique a-t-il recours à un système de cache serveur pour les données les plus utilisées ?
Vous connaissez sûrement le système de cache! Le principe est d’enregistrer un élément (comme une image) afin de pouvoir la réutiliser sans avoir besoin de la recharger. Cela permet de diminuer sa consommation de ressources mais aussi d’avoir accès plus rapidement à l’élément en question.
Le cache serveur, c’est le même principe, avec les mêmes avantages mais pour les serveurs.
- Le service numérique met-il en place des durées de conservation sur les données et documents en vue de leur suppression ou archivage passé ce délai ?
Lorsque l’on parle serveurs on parle données. Lorsque l’on parle données, on parle volume de données. Le but de ce critère, outre la facilité de retrouver plus facilement ce que l’on recherche, c’est de diminuer les données inutiles… En gros, faire le ménage.
Cela peut paraitre simple et basique mais avec la multiplication de l’espace disponible sur le Cloud on ne fait pas forcément attention à ce paramètre et on se retrouve avec un volume de données (et donc de serveurs fonctionnant inutilement) inutiles particulièrement conséquents.
- Le service numérique informe-t-il l’utilisateur d’un traitement en cours en arrière-plan ?
L’idée principale ici est de limiter la multiplication des demandes faites par un utilisateur. J’imagine que comme moi, vous vous être parfois retrouvé à faire une action, attendre, puis vous demander si l’action avait vraiment été prise en compte et, dans le doute, vous avez sûrement rappuyé (voir, comme moi, matraqué le bouton ^^). Cette multiplication des requêtes inutiles peut vite être très consommatrice alors qu’elle est facilement évitable avec la bonne pratique que propose ce critère.
Conclusion
Les serveurs ont une part importante dans l’impact environnemental des services numériques. Cette part pourrait même être amenée à prendre de l’importance avec l’émergence des services utilisant l’IA. De même l’impact des serveurs est de plus en plus visible avec la multiplication des data centers et des chiffres marquant comme en Irlande où plus de 20% de l’électricité du pays est consommée par ces serveurs.
Les critères backend ne sont pas à négliger et ce même si cette thématique est celle qui en compte le moins.
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