Introduction
TMMi est un modèle de maturité des tests fortement inspiré du CMMI. Comme le CMMI, TMMi propose un modèle de maturité sur 5 niveaux, le premier étant « inexistant » car indiquant uniquement la non atteinte du niveau 2… Et comme avec CMMI en mode étagé un niveau ne peut être atteint que si l’on a atteint avec succès le ou les niveau(x) précédent(s).
L’intérêt d’un tel modèle est, selon moi, la capacité à hiérarchiser des « domaines de pratiques » et des « objectifs » les uns par rapport aux autres. Cette hiérarchisation peut/doit évidemment être challengée, notamment par rapport au contexte, je considère néanmoins que cela reste un bon point de départ lorsque l’on veut améliorer ses pratiques et que l’on ne sait pas comment les prioriser.
Si le modèle vous intéresse je vous invite à le consulter en profondeur et à étudier ce modèle à travers une formation. J’avais il y a maintenant plusieurs années commencé à travailler sur le sujet avant d’abandonner le projet que je trouvais trop compliqué à vulgariser, niveau par niveau.
Dans cet article, plutôt que me pencher sur les différents niveaux je vous propose de comprendre l’architecture de ce modèle afin de mieux l’appréhender et l’utiliser.
L’architecture de TMMi
Comme indiqué en intro, le modèle TMMi se divise en 5 niveaux, chacun composé de « domaines de processus » :
Pour valider un niveau il faut:
- Compléter le ou les niveau(x) précédent(s)
- Valider l’ensemble des domaines de processus du niveau que l’on veut valider
Je vous parle depuis le début de cet article de « domaines de processus » sans vous avoir expliqué ce que c’est. Les domaines de processus sont liés à des niveaux. Ils représentent un certain niveau de maturité dans ce que l’on pourrait appeler l’industrialisation du test. Ces domaines sont vastes et leur principal but est d’assurer la couverture d’objectifs!
Pour le niveau 2, un domaine de processus est la « planification du test« . Ce domaine de processus a pour but de couvrir ces différents objectifs:
- Effectuer une évaluation des risques produit
- Établir une approche de test
- Établir des estimations de test
- Développer un plan de test
- Obtenir un engagement sur le plan de test
Les objectifs sont l’essence même de TMMi. Pour atteindre un niveau il faut accomplir l’ensemble des objectifs de l’ensemble des processus de son niveau et des niveaux inférieurs.
Afin d’atteindre ces objectifs, certaines pratiques spécifiques sont attendues. Ces pratiques ne sont néanmoins pas obligatoires, en effet, s’il existe au sein de l’entreprise d’autres pratiques permettant d’atteindre les objectifs, le domaine de processus peut être considéré comme atteint.
Si nous prenons l’exemple de l’objectif « établir des estimations de test ». Le rôle de cet objectif est d’assurer que des » estimations de test bien fondées sont établies et maintenues pour être utilisées lors des discussions sur l’approche de test avec les parties prenantes et la planification des activités de test. »Une des pratiques spécifiques attendues est « Déterminer des estimations pour l’effort et le coût des tests ». Cette pratique peut être mise en œuvre de différentes façons. Par exemple, en Agile, il est possible d’intégrer différents éléments dans des cérémonies diverses (backlog refinement, planning poker, rétrospective…) afin d’assurer l’atteinte de l’objectif.
Au final je vois le modèle TMMi comme ceci:
De même, si l’on veut se représenter les éléments obligatoires à atteindre, j’aime bien le principe des poupées russes! Chaque niveau contenant les niveaux précédents mais demandant certaines spécificités. Si je devais le schématiser je proposerai ceci:
Conclusion
Le TMMi est un cadre intéressant qui permet de hiérarchiser des processus. Cette hiérarchisation des processus permet de prioriser des objectifs… et potentiellement des pratiques. Il ne faut cependant pas oublier que TMMi est bien conscient que les pratiques ne sont pas universelles et qu’elles dépendent du contexte. Sachant cela, les pratiques ne sont pas obligatoires tant que les objectifs sont atteints. En cela TMMi propose un cadre assez souple pour s’adapter à de nombreuses organisations y compris Agiles et, au-delà de toute certification, propose un référentiel pour hiérarchiser les pratiques du test… Ce qui est toujours intéressant à étudier et permet de faire germer de nombreuses idées dès lors où l’on prend le temps de s’y pencher.
Merci à Eric Riou du Cosquer pour sa relecture et ses retours d’expert du TMMi.
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2 Responses
A force de lire TMMi j’ai l’impression que, culturellement parlant, les marches sont de plus en plus petites à mesure qu’on monte les marches de cet « escalier ». Que le gap culturel le plus important est entre le niveau 1 et 2, alors qu’entre le 4 et le 5 il est presque négligeable. Qu’en penses-tu ?
Oui, c’est aussi les retours que j’ai eu.
Le plus « dur » à atteindre est le 3. Ensuite le 4 est plus abordable quand on est déjà 3 et l’écart en 4 et 5 se comble assez vite si besoin.
Sur les derniers niveaux il me semble que c’est plus une question « d’envie » et potentiellement de moyens (en temps et argent)