L’idée de cette série m’est venue suite à l’excellent article de Zoé Thivet.
Présentation de la série
Les mythologies ont de nombreux intérêts. Je note par exemple ces 2 points:
- l’intérêt historique permettant de comprendre ce que les personnes croyaient au moment où ces mythologies étaient des religions
- l’intérêt histoire qui nous conte des épopées fantastiques dans des mondes fantasmés
Ces 2 points, même s’ils sont ceux pour lesquels j’ai commencé à m’intéresser aux mythologie ne sont pas, de mon point de vue, le plus grand intérêt des mythologies.
Non, les mythologies nous racontent plus, nous apportent plus, nous enrichissent plus… et c’est d’ailleurs pour ça que ces récits sont aussi populaires des millénaires après la disparition des croyances religieuses qu’ils représentaient.
Le vrai point fort des mythologies c’est ce qu’elles nous disent et apprennent sur nous, les hommes. La mythologie est un révélateur et parle de sujets intrinsèques et communs à notre condition d’humain. Des traits psychologiques et traits de caractères, qui existaient il y a des milliers d’années, existent encore de nos jours et existeront encore dans des milliers d’années.
L’objet de cette série est donc de décortiquer certains passages des mythologies et de savoir ce que l’on peut en retirer sur les tests.
L’histoire de Cassandre
Cassandre est un personnage emblématique de la mythologie grecque. Son histoire nous conte la vie d’une très belle jeune femme humaine et donc mortelle et inférieure aux dieux qu’elle se doit de respecter.
Un jour, Apollon, dieu des arts tombe « amoureux » de Cassandre et de sa beauté. Il lui fait alors des avances. Cassandre repousse ses avances et lui répond qu’elle n’accepterait ces dernières qu’à une condition: apprendre l’art de la divination. Apollon s’exécute alors mais Cassandre ne respecte pas sa part du contrat. En lieu et place d’accepter ses avances elle n’accorde à Apollon qu’un simple baiser.
Cet affront fait à un dieu ne pouvant rester impuni dans la mythologie grecque Apollon se venge en « retirant » toute faculté de persuasion à Cassandre qui se retrouve alors à pouvoir prédire l’avenir, l’annoncer, savoir les actions à entreprendre pour éviter des catastrophes… Mais sans pouvoir y changer quoique ce soit car personne ne la prend suffisemment au sérieux.
Sa prédiction la plus célèbre a lieu lors de la naissance de Pâris. Elle annonce à ce moment que Pâris sera la cause de la chute de Troie et qu’il faut le tuer afin de sauver la cité. Elle n’est évidemment pas écoutée et au final, Pâris déclenche une guerre qui sera l’anéantissement de Troie en emmenant Hélène avec lui après un voyage en Grèce (cela fera l’objet d’un autre article de la série).
Cassandre, tout au long de sa vie souffre de connaitre l’avenir sans pouvoir le changer. Elle continue d’essayer de persuader son entourage du bien fondé des actions qu’elle propose et de l’exactitude de ses prédictions… en vain.
Quel lien avec le test ?
La morale la plus évidente de cette histoire est qu’il faut respecter ses engagements. En effet, la malédiction de Cassandre vient du fait qu’elle n’a pas respecté le « contrat » qu’elle avait passé avec Apollon. Cela n’est cependant pas ce qui nous intéresse le plus dans le domaine du test.
Non, ce qui est le plus intéressant pour le test est le déficit de persuasion de Cassandre. Sa faculté à détecter des problèmes, proposer des solutions mais ne pas être écouté. Tout testeur (ou outil de test) peut faire à un moment de sa carrière face à un problème similaire.
Ce problème, vous l’aurez reconnu, c’est le fait de remonter des problèmes (comme des anomalies) et que ces derniers ne soient pas écoutés, non étudiés ou non analysés. Dans son article Zoé Thivet compare SonarQube à Cassandre. En effet, cet outil repère un grand nombre de failles dans la qualité du code mais est souvent ignoré ce qui fait perdre tout son intérêt à l’outil.
Lorsque l’on est testeur on trouve des anomalies. Les tests scriptés repèrent régulièrement la présence de défauts. Ceci est particulièrement vrai avec les campagnes de tests automatisés exécutés (très) fréquemment. Ces résultats sont la preuve d’une efficacité des tests. Néanmoins ne pas aller plus loin rend tout ce travail de qualité efficace.
En effet ce que nous apprend le mythe de Cassandre c’est que:
repérer des anomalies n’est pas suffisant pour améliorer la qualité d’un logiciel!
Que faire pour éviter ce problème ?
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles des anomalies remontées peuvent ne pas être traitées. Ces raisons peuvent être:
- Un trop grand nombre d’anomalie
- Des fiches d’anomalies pas assez précise ou un testeur pas assez convainquant sur l’impact des anomalies
- Un temps d’analyse trop long
- Une majorité d’anomalies qui au final ne sont pas à corriger
Il existe plusieurs bonnes pratiques à mettre en place pour éviter ou limiter ces problèmes:
- Avoir des tests fiables, stables et pertinents afin de ne remonter que des anomalies qui nous intéressent
- Limiter le nombre de tests et le nombre d’exécutions afin de rendre la charge d’analyse acceptable
- Créer des fiches d’anomalies de qualité
- En tant que testeur, travailler sur sa communication, sur sa faculté de convaincre
Pensez à rejoindre le groupe « Le métier du test » si vous souhaitez échanger sur le test
Merci à tous ceux qui mettent « j’aime », partagent ou commentent mes articles
N’hésitez pas à faire vos propres retours d’expérience en commentaire.
Une réponse
Merci pour ces conseils qui me seront très utiles