Les entretiens d’embauches font partis intégrante de notre métier d’ingénieur en test logiciel. J’ai personnellement passé plus de 100 entretiens en tant que « candidat » mais aussi une petite dizaine de l’autre côté du bureau en tant que « recruteur ».
De ces entretiens découle nos missions et donc notre parcours professionnel il est donc particulièrement important de les réussir.
Avant d’attaquer le vif du sujet avec la préparation et le comportement lors de l’entretien, je souhaiterais faire un point sur ce que j’entends par « réussir » un entretien et même ce qu’est en « entretien »
Qu’est-ce qu’un entretien?
Un entretien c’est une rencontre, une discussion entre 2 partis qui vise à savoir si une collaboration entre ces 2 partis et dans un futur proche peut se faire. Pour qu’un contrat valide cette collaboration il faut que les 2 partis soit intéressée puis d’accord sur les conditions du contrat.
Ces 2 partis, vous l’aurez compris, sont le « candidat » (attention, « candidat » peut sous-entendre une infériorité avec le but d’être recruté, ce n’est pas le cas!) et le « recruteur » (ou plus concrètement le futur employeur).
Qu’est-ce que « réussir » son entretien ?
Pour que le « candidat » réussisse son entretien il faut généralement qu’il sache suite à ce dernier si:
- le type de contrat proposé lui convient (CDI, CDD, indépendant…)
- le salaire envisageable lui convient (rarement abordé au premier entretien)
- la (potentielle) mission l’intéresse
- les opportunités d’évolutions sont en adéquations avec ses aspirations
Selon les personnes chaque point à plus ou moins d’importance. Quand j’ai commencé, le salaire était ce qui comptait le plus. Maintenant, les opportunités d’évolutions et la qualité des missions proposées sont devenues plus importantes que le salaire.
Pour le « recruteur », réussir un entretien c’est plutôt réunir les réponses aux questions suivantes:
- le salaire demandé par le candidat est-il en adéquation avec ce que je veux lui proposer?
- le « candidat » a-t-il les compétences que je recherche?
- le « candidat » pourra-t-il bien s’intégrer dans sa future équipe?
- quels « risques » y a-t-il à recruter cette personne?(cette partie est très importante car les « recruteurs » fonctionne beaucoup avec les risques, il faut donc pouvoir les rassurer. C’est d’ailleurs pour cela que la cooptation et les recommandations fonctionnent très bien car elles diminuent les risques!)
- risque qu’il quitte rapidement l’entreprise
- risque qu’il ne s’intègre pas correctement
- risque qu’il n’arrive pas à monter en compétences sur certains aspects…)
Bref, un entretien c’est un peu comme un premier rendez-vous, chaque parti veut plaire à l’autre… et, comme pour un premier rendez-vous, ce n’est pas parce la personne en face de nous nous plait que nous lui plaisons (et vice versa).
Enfin, comme pour tout premier rendez-vous, le but d’un entretien est, pour chaque parti, de savoir si les partis veulent avoir une histoire ensemble. Un premier rendez-vous/entretien d’embauche réussi est un rendez-vous/entretien d’embauche à l’issu duquel les partis savent s’ils veulent avoir une histoire ensemble mais aussi que les raisons pour cette poursuite ou non soient les bonnes!
Comment préparer son entretien ?
En tant que « candidat », afin de mettre toutes les chances de son côté il faut bien préparer son entretien.
Pour bien préparer son entretien, il faut:
- Se renseigner sur l’entreprise qui propose la collaboration
- Cela n’a l’air de rien mais j’ai déjà « louper » un entretien car le « recruteur » s’était vexé que je ne me renseigne pas sur son entreprise ce qui a mal fait commencer l’entretien.
- Au delà de bien commencer ou non l’entretien cela reste important pour 2 raisons:
- C’est une marque de respect. Un « recruteur » nous consacre du temps, il est normal de lui en consacrer également
- Cela peut permettre de savoir avant l’entretien si l’on est intéressé (ou non) par l’entreprise.
- Se renseigner sur le poste proposé
- Correspond-il à mes aspirations?
- Correspond-il à mes compétences?
- Réviser ses bases
- L’ISTQB pour les testeurs (particulièrement si testeur confirmé) afin de garder un vocabulaire commun!
- Les compétences techniques qui sont liées à la mission
- du Java pour une mission avec Sélenium
- L’architecture d’un framework
- …
- Les compétences fonctionnelles qui sont liées à la mission
- Si l’on est amené à travailler avec une compagnie spécialisé dans l’industrie du voyage, regarder ce qui est pratiqué (et plus particulièrement, si accessible le produit sur lequel on risque de travailler)
- Préparer tout ce dont on aura besoin pendant l’entretien
- Ses habits (en fonction du « recruteur » cela peut changer)
- Son trajet afin de s’assurer d’être ponctuel
- De quoi prendre des notes (ou, comme moi, demander un stylo et de quoi prendre des notes en arrivant)
Lorsque tout cela est fait on peut dire que l’entretien est bien préparé et qu’il ne reste plus qu’à le commencer. Cela peut paraitre beaucoup mais qui va à un premier rendez-vous sans s’être renseigner un minimum sur les goûts de la personne qui sera rencontrée? Qui va à un premier rendez-vous sans se préparer spécifiquement à se rendez-vous (habits, parfums, fleurs ou tout autres choses?)
Comment se comporter pendant l’entretien?
Je tiens tout d’abord à rappeler que selon le niveau d’expérience demandé et le poste proposé, le niveau d’expertise attendu n’est pas le même.
On ne demande pas à un testeur fonctionnel de savoir architecturé un framework de test. De même, on ne demande pas à un automaticien de construire une stratégie de test à lui seul.
Afin d’être le plus performant lors de l’entretien il faut:
- Prendre des notes
- Cela est important pour le « recruteur » qui percevra un intérêt de votre part
- Cela est encore plus important pour revoir à froid ses notes et comparer les notes des différents entretiens plutôt que ne se baser que sur des impressions et souvenirs plus ou moins vagues
- Être soi même
- Ne pas tenter d’être quelqu’un d’autre
- Cela se retourne toujours contre nous car on peut ne pas être pris car cela se ressent et si l’on en prit on est « sélectionné » pour ce que l’on n’est pas et cela se ressent après l’embauche ce qui débouche sur une mission que ne nous plait pas et souvent sur une rupture (dans un sens ou un autre) de la période d’essai.
- On n’est jamais aussi convainquant que lorsque l’on est soi-même! (c’est l’éloquence)
- Ne pas tenter d’être quelqu’un d’autre
- Poser des questions
- Il faut pouvoir répondre à l’ensemble de nos questions et bien visualiser quel environnement est proposé. De même si l’on sort de l’entretien sans avoir des réponses à des questions essentielles (comme les perspectives d’évolutions) alors l’entretien ne sera pas une réussite
- Cela est très bien vu par le « recruteur ». A un premier rendez-vous, si on ne pose aucune question à la personne en face de soi cela correspond généralement à un manque d’intérêt envers cette personne qui ne voudra vraisemblablement pas avoir une histoire avec nous.
Conclusion
Comme pour un premier rendez-vous, un entretien n’est pas une chose aisée. Comme pour un premier rendez-vous un entretien se prépare. Et le plus important, comme pour un premier rendez-vous, il y a 2 partis et le but est de savoir si ces 2 partis pourront débuter une histoire dans un futur proche.
Je pense également primordial d’aborder ces entretiens différemment. il pourrait même être opportun de changer le nom de ces derniers en « entretien de collaboration » car tout comme le terme « candidat » l’utilisation « d’embauche » est selon moi trompeur car suggère une inégalité entre les partis.
Ne pas avoir le « job » après un entretien ne veut pas dire « rater » son entretien.
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Une réponse
Bel article, et bien d’accord avec la notion d' »entretien de collaboration ». D’autant plus que, bien souvent, c’est l’entreprise qui fait le premier pas vers les profils en test logiciel 🙂
Après avoir fait passer pas mal d’entretiens, voilà quelques retours complémentaires que je peux apporter et qui pourraient peut-être être utiles à des candidat(e)s qui passent par là :
-retracer son parcours c’est bien, mais rien ne sert de retracer toute sa vie en un monologue interminable. Demander « Pouvez-vous retracer votre parcours ? », permet au côté « recruteur » de s’assurer de la cohérence entre le CV et le discours, et aussi que celui-ci est clair et concis.
-un échange transparent, même avec des cafouillages, du langage un peu trop familier ou autres petits couacs, vaut mieux qu’un discours ultra-lisse où la personne reste insondable parce qu’elle n’ose pas trop s’exprimer. Une personne qui fait part de ses doutes, de ses difficultés, de ses besoins, de ce qu’elle aime et n’aime pas, sera valorisée.
-parler de l’entreprise c’est bien, réciter par coeur son site web est inutile
-avoir des questions c’est bien, sinon rien ne sert de meubler avec des questions improvisées (ça se sent, et tout le monde perd son temps)
Pour finir je dirais que je trouve que faire passer un entretien, c’est presque aussi stressant que d’en passer un soi-même -> ça peut peut-être être rassurant à savoir quand on s’apprête à postuler 🙂
On est bien dans une réciprocité comme tu en parles dans l’article.