Après les tests fonctionnels, de performance et de compatibilité au sens ISO – 25 010, je m’attaque dans cet article à la famille des tests d’utilisabilité au sens de l’ISO – 25 010 afin de savoir exactement à quoi correspond la « compatibilité » dans le cadre de la qualité logicielle.
Pour avoir plus d’informations sur la norme ISO – 25 010, je vous invite à lire ou relire mes autres articles sur le sujet.
Les tests d’utilisabilité sont une famille de tests qui sont connus depuis longtemps et dont certains types comme les tests d’ergonomie ont donnés lieu à des métiers spécifiques (les ergonomes). Pourquoi ces tests non fonctionnels sont-ils aussi connus, mis en avant au point qu’un métier a vu le jour simplement dans le but de répondre à ce besoin de qualité dans l’utilisabilité ?
J’ai à cette question une réponse qui reste très simple mais que je trouve pertinente : l’utilisabilité est souvent la raison entre le succès et l’échec d’un logiciel (ou même d’un produit). En effet, lorsque l’Iphone est sorti les smartphones et les écrans tactiles existaient déjà. Néanmoins Apple a trouvé un moyen d’allier ces 2 fonctionnalités pour les rendre instinctive, facile à utiliser ! De même pour 2 jeux avec des fonctionnalités comparables (2 FPS, 2 Hack & Slash, 2 RPG…) celui qui aura le plus succès sera souvent celui avec la meilleure utilisabilité. Enfin, les utilisateurs sont plus enclins à accepter des anomalies ou des problèmes de performances s’ils trouvent l’application « sympa », « facile à utiliser » ou simplement « jolie » … Tous ces points sont liés à l’utilisabilité.
Les tests d’utilisabilité ont pour but de vérifier les points cités ci-dessus (mais pas que) au moyen de 6 types de tests qui sont les tests d’intelligibilité, d’apprentissage, d’opérabilité, de protection contre les erreurs, d’ergonomie et d’accessibilité.
Comme vous pouvez le voir avec l’image ci-dessus, la famille des tests d’utilisabilité contient, d’après la norme ISO – 25 010, 2 types de tests spécifiques, chacun ayant un rôle bien définit :
- Les tests d’intelligibilité
Le produit est-il compréhensible ? Le produit correspond-il au besoin ? Les tests d’intelligibilité existent pour répondre à ces questions. A quoi bon avoir un logiciel si ce dernier n’est pas compréhensible ou qu’il ne répond pas à son besoin ? Si j’ai besoin d’envoyer un message sans avoir accès à internet une application mail, aussi performante soit-elle, sera inutile…
- Les tests d’apprentissage
Ces tests ont pour but de s’assurer que la montée en compétence sur le logiciel n’est ni trop compliquée ni trop longue, que l’utilisateur ne se retrouve pas devant un logiciel qui est trop compliqué à comprendre. Pour cela les logiciels de la suite Microsoft Office sont très bien pensés. En effet il est très simple de faire les actions de base sur Word ou Excel, néanmoins il reste possible de faire des actions beaucoup plus complexes en apprenant de nouvelle manipulations qui sont moins accessibles.
Aucun utilisateur ne souhaite passer trop de temps à apprendre comment un logiciel fonctionne. Cet utilisateur peut d’ailleurs très vite abandonner un logiciel car il considère qu’il sera trop long à prendre en main.
- Les tests d’opérabilité
L’opérabilité d’un système est, d’après la définition ISTQB la « capacité d’un produit logiciel à permettre à l’utilisateur de le faire fonctionner et de le contrôler ».
Les tests opérabilité servent donc à savoir s’il est aisé de faire fonctionner le système et de la contrôler. Le système est-il facile à démarrer ? Le système me permet-il de faire les actions que je lui demande ou que je souhaite faire ?
- Les tests de protection contre les erreurs
Les tests de protection contre les erreurs sont des tests qui sont réalisés afin de vérifier si le système nous permet d’éviter des erreurs fréquentes.
Prenons l’exemple d’une application mail, une erreur fréquente pourrait être d’envoyer des mails sans titre ou sans corps du message. En tant qu’utilisateur nous apprécions généralement le fait d’avoir un message indiquant que cette partie est vide et que c’est probablement une erreur. En dehors des application mails il y a les logiciels pour développer qui propose des corrections automatiques lorsqu’il y a des erreurs de code flagrantes. Cela permet de ne pas exécuter le code dans de mauvaises conditions et donc d’éviter des erreurs…
Les tests de protection contre les erreurs ont donc pour but de vérifier que l’application nous permet d’éviter ces erreurs communes.
- Les tests d’ergonomie
Les tests d’ergonomies sont probablement les tests d’utilisabilité les plus connus. Il existe d’ailleurs des professionnels de l’ergonomie qui permettent de concevoir cette dernière. L’ergonomie c’est la capacité d’un logiciel à s’avérer simple d’utilisation, intuitif, agréable à utiliser.
Cette ergonomie dépend de plusieurs facteurs. Le premier auquel on pense c’est la facilité d’exécution des actions de base du logiciel. Ce premier point n’est pas suffisant. En effet, je parle plus haut de la notion de logiciel « Intuitif ». Ce qui est intuitif est généralement ce que nous connaissons déjà à travers d’autres logiciels.
Par exemple, le bouton pour fermer les applications se trouve généralement en haut à droite des applications. Si une application sort avec ce bouton en plein milieu de l’écran cela sera alors contre-intuitif et risque de déstabiliser l’utilisateur. De même, cela se voit beaucoup dans les jeux vidéos. Certains jeux, comme Mario ont introduits des normes, une « norme » connue du jeu vidéo est que l’on saute avec le bouton A (notamment sur la NES). Tous les jeux qui ont utilisé un le bouton B pour sauter ont été des échecs car cela déstabilisait les habitudes des joueurs, car, il faut le convenir, appuyer sur le bouton A est aussi simple qu’appuyer sur le bouton B.
- Les tests d’accessibilité
Ces tests ont pour but de vérifier si toute personne avec un handicap pourra utiliser l’application. Par handicap je peux par exemple citer les daltoniens et les malvoyants.
Pour qu’un site soit accessible aux daltoniens il faut faire attention à l’association des couleurs afin que tout puisse être lu par ces derniers. De même, pour rendre un site « accessible » aux malvoyants, on peut ajouter des balises qui permettent de lire les informations écrites, permettre des zooms, éviter certains types de menu déroulants…
Pour avoir plus d’informations sur ces tests, je ne peux que vous inviter à lire les articles du blog d’HighTest sur le sujet. Le premier sur un retour d’expérience d’une personne handicapée et l’autre sur une étude d’accessibilité des sites web. Malheureusement, la taverne n’est pas parfaitement accessible et il faudra que je remédie à ce problème.
Source ISO – 25 010
Syllabus ISTQB fondation 2018 Lien anglais car non disponible en français à la date d’écriture
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4 Responses
Merci pour cet article !
Je trouve que les termes anglais sont plus clairs dans certains cas.
« Intelligibilité » est en anglais « Appropriateness recognizability », on comprend directement qu’il s’agit de la capacité du système à être reconnu comme approprié ou non à un certain usage.
« Ergonomie » est en anglais « User interface aesthetics », ce qui fait penser à de l’UI plutôt que de l’UX (l’UX pouvant être plutôt comprise dans la catégorie Opérabilité ? Aux experts de répondre ^^)
Bonne journée !
héhé je pense que cela est principalement explicable par le fait que l’on baigne dans un milieu avec de nombreux termes anglais. Ces termes nous deviennent vite familier et on se retrouve à mieux les comprendre que leur équivalent en français.
Je nuancerai néanmoins sur la partie ergonomie. Comme dit cela ratisse plus large que l’IHM (ex: commande vocale) mais je ne vois pas d’autres critères ou sous-critères pouvant traiter de ce sujet (peut être qu’une mise à jour à l’ISO-25 010 en anglais sera proposée)