Image présentant les thématiques du RGESN

Présentation du RGESN 2024: les spécifications (2/9)

Le RGESN, Référentiel Général d’Ecoconception des Services Numériques, est un référentiel qui a pour but de s’assurer une conception des services numériques. Il est, à l’heure actuelle, divisé en 9 thématiques :

Image présentant les thématiques du RGESN

Dans cet article je vais me concentrer sur la thématique des spécifications. Les autres thématiques ont fait ou feront l’objet d’articles dédiés.

Les spécifications

Lorsque l’on pense RGESN et donc eco-conception il est important de penser « conception ». Et, quoi de mieux pour parler conception d’un service numérique que les spécifications ?

Il n’est alors pas étonnant d’avoir une thématique dédiée à ces dernières dans le RGESN.

Pour faire simple, le but de la thématique des spécifications dans le RGESN c’est de s’assurer que les différents impacts écologiques du service numérique sont pris en compte dès la conception de ce dernier. Pour cela le RGESN a identifié 10 critères :

  • Le service numérique a-t-il défini la liste des profils de matériels que les utilisateurs vont pouvoir employer pour y accéder ? (anciennement dans stratégie)

Proposer des fonctionnalités utile à ces utilisateurs c’est bien! Faire en sorte que ces utilisateurs puissent accéder convenablement au service c’est mieux!

  • Le service numérique est-il utilisable sur d’anciens modèles de terminaux ? (anciennement dans stratégie mais avec un objectif de 5 ans)

Peut être pour moi le critère le plus représentatif de la spécifications (et que je trouvais cohérent de trouver dans la stratégie) dans le RGESN. Un service numérique n’est pas seulement le logiciel mais aussi le matériel pour y accéder. Faire un super logiciel qui force ses utilisateurs à changer de téléphone (ou tout autre terminal) est une plaie écologique. Pour rappel, la construction d’un terminal c’est environ 80% des impacts environnementaux d’un terminal. Faire fonctionner un service sur des terminaux « anciens » est un geste écologique mais aussi social car rend ce service plus accessible (tout le monde n’a pas l’argent d’acheter un smartphone tous les 2 ans)

  • Le service numérique est-il utilisable via une connexion bas débit ou hors connexion ? (anciennement dans UX/UI)

Cet élément est important. Tout le monde n’a pas accès au haut débit (ADSL, fibre 4/5 G) ! De même si le service est utilisable à bas débit il consomme moins et a des chances de très bien fonctionner avec un haut débit. On est ici sur une des bases du RGESN: être capable de faire avec peu. On peut le voir comme le proverbe « qui peut le plus peut le moins » avec ici en « plus », les contraintes.

  • Le service numérique est-il utilisable sur d’anciennes versions de système d’exploitation et de navigateurs web ? (nouveau)

On est ici dans le même état d’esprit que les 2 critères précédents: ne pas devoir avoir les dernières versions (de matériel, de connexion ou de navigateur) pour fonctionner.

  • Le service numérique s’adapte-t-il à différents types de terminaux d’affichage ? (anciennement dans stratégie)

L’idée ici est de rappeler l’importance d’adapter le service au contexte d’utilisation et plus particulièrement à l’écran qui permet d’accéder à ce service.

  • Le service numérique a-t-il été conçu avec une revue de conception et une revue de code en ayant pour un des objectifs de réduire les impacts environnementaux de chaque fonctionnalité ?

Ce critère est pour moi particulièrement important car on y parle de Shift Left avec les revues. Les revues sont pour moi essentielles (et ce quelque soit leur forme) pour assurer un bon niveau de qualité à un prix acceptable. Néanmoins, pour avoir des revues efficaces il faut savoir ce que l’on cherche. Les impacts environnementaux ne font pas exception, si on ne cherche pas à les diminuer lors des revues alors la qualité du service numérique sera impactée.

  • Le service numérique a-t-il prévu une stratégie de maintenance et de décommissionnement ? (critère simplifié par rapport à l’ancienne version)

L’idée ici est de penser à la gestion de la fin de vie de son service mais aussi de concevoir celui-ci de manière à être capable de « supprimer » le superflux. Actuellement on parle beaucoup de micro-services et de capacité à faire évoluer des parties d’application. Cette évolution doit aussi se faire avec la capacité à retirer des éléments non utilisés.

  • Le service numérique impose-t-il à ses fournisseurs de garantir une démarche de réduction de leurs impacts environnementaux ?

Nous ne vivons pas dans un vase clos ! C’est également le cas pour les services numériques qui fonctionnent avec des partenaires. Lorsque l’on conçoit un service numérique et que l’on se penche sur ces impacts environnementaux il est impossible de faire l’impasse sur les impacts

  • Le service numérique a-t-il pris en compte les impacts environnementaux des composants d’interface prêts à l’emploi utilisés ?

Au même titre que pour les partenaires les services numériques utilisent des composants déjà existants. L’idée étant de ne pas devoir réinventer la roue. Néanmoins, ces composants ont aussi des impacts environnementaux et il faut y penser lorsque l’on travaille sur la conception de son service numérique.

  • Le service numérique a-t-il pris en compte les impacts environnementaux des services tiers utilisés lors de leur sélection ?

Idem que pour les 2 points précédents.

Conclusion

La thématique « Spécifications » comporte maintenant 10 critères. Certains étaient auparavant relié à la stratégie. Cela montre l’importance de penser en amont les impacts environnementaux, de prendre en compte ces éléments aussi tôt que possible et de pouvoir les tracer. Ces impacts viennent évidemment de ce qui est développé mais aussi des fournisseurs, interfaces et services tiers utilisés.

Bien pensé en amont à ces éléments permet de limiter fortement les impacts environnementaux négatifs d’un service numérique.

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