Pour ceux qui ont lu le syllabus ISTQB fondation v4.0 vous avez sûrement remarqué une absence de marque!
Je parle bien sûr du 5ème principe du test: le paradoxe du pesticide!
Vous me direz qu’il est quand même surprenant qu’une des « bases du test », érigé en principe fondateur disparaisse comme cela. Rassurez-vous il existe toujours… mais sous un autre nom / une autre forme: l’usure des tests.
Le contenu reste évidemment le même seul le non a changé.
Alors, que penser de cette modification ?
L’avantage de la dénomination « usure des tests »
On ne va pas se le cacher, la paradoxe des pesticides était LE principe le plus compliqué à expliquer aux personnes découvrant le test. D’ailleurs c’était également un terme assez peu reconnu parmi les personnes travaillant avec les testeurs et même certains testeurs. Énoncer son nom entrainait très régulièrement la nécessité de l’expliquer.
Le nom « usure des tests » représente bien la phénomène de qualité des tests qui se dégrade tout en étant plus facilement compréhensible même par des personnes ne connaissant pas le test ou débutant dans le métier.
Au final ce terme offre une bien meilleure intelligibilité à ce principe le rendant aussi simple à comprendre que les autres principes comme « tester tôt » ou « les tests exhaustifs sont impossible »
Les inconvénients de l’abandon du paradoxe du pesticide
On ne va pas se le cacher toute modification dans des éléments de base est sujet à controverse. Le simple fait de changer quelque chose de stable est risqué. Ce changement de nom ne fait pas exception!
D’un point de vue personnel je trouve que la dénomination « paradoxe du pesticide », malgré son absence d’intelligibilité avait de nombreux intérêts comme:
- Sortir le test de son silo et le relier au monde réel. Le test fait partie de l’industrie logiciel, l’industrie logiciel fait partie de l’industrie, l’industrie fait partie de notre monde. Le fait de parler de « paradoxe du pesticide » rattache notre test à l’agriculture et par ce biais l’ancre dans notre monde monde
- Proposer une analogie qui aide pour la communication avec l’extérieur. Le test, malgré son million de certification ISTQB, reste un milieu de spécialiste, un milieu restreint. Il est nécessaire de faire des analogies pour réussir à parler à tout le monde. Je suis d’ailleurs coutumier du fait avec, notamment la chasse aux champignons ou les secrets d’une bonne recette.
- Sensibiliser à des problématiques liées à l’écologie. Les problèmes avec les pesticides sont réels en terme de biodiversité et de santé publique.
- Rappeler qu’il n’y a pas de solution parfaite. Les pesticides qui semblaient parfaits au départ perdent en efficacité et leur surutilisation met en avant des effets pervers. Pour les tests ce n’est pas parce qu’une solution a très bien fonctionné qu’elle continuera à être très efficace
Conclusion
D’un point de vue personnel je préfère le terme « Paradoxe des pesticides » que j’ai découvert en 2014 et vraiment commencé à maîtriser en 2016 avec un article dédié pour les raisons évoquées en partie 2.
Je ne peux cependant pas oublier que le paradoxe du pesticide est le principe que j’ai eu le plus de mal à bien expliquer pendant de nombreuses années et qu’il a fallu que j’acquière une belle expérience en test pour bien l’appréhender alors que la dénomination « usure des tests » est beaucoup plus instinctive et abordable.
Au final on est sur un choix « cornélien »: souhaitons nous avoir quelque chose d’abordable décrivant exactement ce que l’on souhaite ou quelque chose décrivant tout aussi bien ce que l’on souhaite mais plus complexe, nuancé et profond ?
L’ISTQB a fait le premier choix. Je comprends ce choix notamment car on parle ici de la certification « fondation » et qu’une complexité accrue n’est peut être pas la meilleure chose à faire dans ce cas. J’aurais peut être fais un choix identique… Il demeure que je reste très attaché à mon paradoxe du pesticide et à toutes les significations qu’il y a derrière ces quelques mots.
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