Lors d’un précédent article, je parlais d’évolution et du fait qu’elle ne rimait pas avec « toujours plus » ou « innovation »!
L’évolution est, comme Darwin l’a postulé, avant tout une affaire d’adaptation. Dans le cas du test j’ai parler d’adaptation au contexte et il semble donc opportun, pour essayer d’anticiper les prochaines évolutions du test d’essayer de bien cerner le contexte actuel afin d’identifier les éléments qui seront suffisamment différenciant pour devenir des évolutions!
Le contexte actuel
Voici, selon moi les principaux éléments différenciant dans le contexte actuel:
- L’Agile et la multiplication des tests
L’Agile propose une construction incrémentale du produit. Les tests de régression doivent être effectués à chaque incrément ce qui multiplie leur nombre d’exécution.
- Le besoin de qualité dans des environnements toujours plus fragmentés
Les terminaux permettant d’utiliser un logiciel ou une application sont de plus en plus nombreux. Les terminaux mobiles en sont une bonne illustration.
- Des utilisateurs voulant toujours plus de simplicité d’utilisation
Les propositions d’applications sont de plus en plus nombreuses. Une prise en main rapide est nécessaire pour que l’application ne soit pas abandonnée
- Des besoins en terme de sécurité
La protection des données est maintenant un sujet majeur, de plus en plus de personnes y font attention. La RGPD et les scandales liés au vol de données ont accéléré cette prise de conscience
- Des logiciels toujours plus gourmands et complexes
On ne va pas se le cacher, un logiciel même simple en apparence est souvent très complexe. Une application mail demandes plusieurs mois de développement, un logiciel de traitement de texte comme Word propose un nombre impressionnant de fonctionnalités dont plus de la moitié ne sont même pas connus par la majorité de ses utilisateurs.
Le stockage des données (photo), l’utilisation du cloud, des échanges multiples, la redondance, des applications pas forcément optimisées mais aussi et surtout l’accumulation des informations (quasiment rien n’est vraiment supprimé sur internet) font que l’énergie nécessaire pour l’ensemble de l’industrie IT ne fait que croître.
La sobriété: le prochain challenge du test logiciel ?
A ce jour je vois 1 solution permettant d’agir sur l’ensemble de ces leviers et c’est pourquoi je pense que s’approprier ce défi permettra d’émerger et d’être la locomotive du test de demain: la sobriété.
En effet, entrer dans une démarche de sobriété permettrai d’influer (cela ne sera évidemment pas suffisant) sur l’ensemble de ces challenges apportés par le contexte actuel:
- L’Agile et la multiplication des tests
La sobriété ici c’est réussir à faire moins de tests mais mieux optimiser ses efforts. Pour cela il y a des logiciels comme Gravity de Smartesting proposant de concevoir des tests de régression liés aux usages mais il y a évidemment d’autres solutions commes celle présenté par Mimoun Kissi et un travail avec un comportementaliste pour avoir les bons tests ou encore l’utilisation des tests exploratoires.
- Le besoin de qualité dans des environnements toujours plus fragmentés
Plus une application est simple avec peu de fonctionnalités, un code bien écrit et conçu (par exemple avec le software Craftsmanship) moins il est susceptible d’avoir des problèmes liés à différents environnements. Il est également nécessaire de bien choisir les environnements sur lesquels on souhaite que le logiciel fonctionne et ne pas tester au delà.
- Des utilisateurs voulant toujours plus de simplicité d’utilisation
La multiplication des fonctionnalités est souvent un frein à une utilisabilité instinctive ou une interface épurée. De ce point de vue l’Agile pousse à la sobriété avec la notion de MVP et de valeur… La sobriété c’est ici faire les fonctionnalités dont les utilisateurs ont vraiment besoin et assurer une bonne ergonomie.
- Des besoins en terme de sécurité
La sobriété ici c’est tout d’abord ne pas récupérer des données dont le logiciel n’a pas besoin! Cette sobriété c’est aussi avoir une architecture simple et donc plus facile à protéger.
- Des logiciels toujours plus gourmands et complexes
La sobriété est ici, comme pour la simplicité d’utilisation, un retour à des logiciels épurés. De même nos logiciels actuels sont beaucoup moins performants qu’il y a quelques décennies. En effet en 1969 ont a fait alunir une fusée avec l’équivalent d’une calculatrice scientifique… et on essaye de le refaire avec nos machines des millions de fois plus puissantes! Pour les jeux c’est aussi le cas, l’exemple de la NES est flagrant, quasiment plus personne ne pourrait faire un Mario Bros 3 et le faire tourner sur une machine aussi peu puissante.
- Une empreinte énergétique qui ne fait que croître
La sobriété ici c’est l’équivalent du « droit à l’oubli ». Il faut être capable de supprimer certaines données. De même il faut également être capable de limiter la redondance et ne pas avoir 5 emplacement pour une seule photo. Enfin, il faut également réfléchir au poids de chaque données. A-t-on vraiment besoin que chacune de nos photos fasse 10 Mo et avoir des film en ultra D alors que nos yeux ne pas pas faire la différence avec la HD ?
Conclusion
Les challenges à venir vont être très nombreux pour le test. Il me semble néanmoins que l’on parle encore trop peu de la sobriété alors que réussir à entreprendre une démarche de sobriété permettrai de travailler sur de nombreux défis que le contexte actuel nous apporte. Il me semble donc évident que la sobriété du test sera, à court terme, un élément essentiel et différenciant dans le monde du test!
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2 Responses
Dans ce même esprit de sobriété à visée écologique, je trouve que participer à une « fresque du numérique » est très utile pour mieux comprendre certains enjeux.
Cette exigence connaît un essor et c’est tant mieux. C’était un plaisir notamment de constater que l’éco-conception était une des thématiques fortes de la JFTL cette année !
Oui, d’ailleurs il faut que je me penche plus sur ces fresques !