Article publié initialement sur keryon.consulting
Lorsqu’il s’agit de faire des tests, il faut, souvent, de nouvelles approches et techniques. Actuellement je pense à : savoir explorer des datasets pour trouver les bonnes données, concevoir des stratégies de test pour des applications qui intègrent du Machine Learning, intégrer et piloter les tests de façon continue avec des outils de RPA. Ainsi, ce que nous savons devient de moins en moins important, car c’est la vitesse à laquelle nous pouvons apprendre qui prime désormais !
Par conséquent, l’une des seules manières de s’assurer un futur, que l’on reste testeur ou pas, est de savoir apprendre. Pour une entreprise en particulier, il s’agit d’une part, de développer une capacité à rendre visibles les problèmes et d’autre part, de former chacun à les résoudre presque naturellement, et ceci de façon proactive.
En ce qui concerne les activités de tests de logiciels aujourd’hui, certains de ces problèmes s’expriment comme des challenges :
- Une pression pour la baisse de leur coût. En effet, dans le cas de prestations de service par exemple, les clients demandent toujours une baisse des tarifs. Par conséquent, on assiste à l’externalisation des plateaux de tests. Ce mode de fonctionnement soulève des questions d’éthique, et fait face aux règles de sécurité que requièrent les données de nos clients. Finalement les résultats restent mitigés.
- Encore plus de flexibilité, face à la demande de tests. Quelle que soit l’organisation mise en place, il faut pouvoir gérer des pics soudains d’activité, mais aussi s’adapter rapidement quand il n’y en a plus pendant plusieurs semaines, avec les difficultés de recrutement que cela génère.
- Des besoins de visibilité concrète, sur les campagnes de tests. Face aux marges trop faibles ou trop variables, et constamment confrontés à une recherche effrénée de performance, les managers veulent comprendre concrètement ce qui se passe dans les activités de tests. On ressent un besoin d’aller au-delà des rapports Excel et Powerpoint qui ne suffisent plus.
- La question de l’évolution des testeurs. Plusieurs d’entre eux parlent de sens, et aspirent aussi, légitimement, à une évolution de leurs compétences pour rester employable. Or des activités de tests sont encore perçues comme répétitives, sans ouverture. Il faut manager différemment pour redonner de l’intérêt et du sens !
- Des « approches classiques » qui s’essoufflent, face au rythme imposé désormais par les clients : la mutualisation des activités, les revues et audit réguliers, les refontes de processus, la création de bases de connaissance, ne permettent plus aujourd’hui aux équipes d’évoluer aussi vite qu’il le faudrait pour les clients.
C’est pour toutes ces raisons, qu’il devient impératif aujourd’hui, de développer une autre approche qui allie le développement personnel des testeurs à la performance des activités de tests. Elle doit permettre de faire évoluer les testeurs, pour qu’ils sachent mieux découvrir et comprendre les enjeux de leurs clients. Cela leur permettra de se mettre en capacité d’apporter plus de valeur via de nouvelles solutions par exemple. Ainsi, ils amorceront une mutation de leur métier. C’est typiquement le cas du testeur, qui devient aussi le porteur de l’amélioration continue dans son organisation, pour mieux servir le client.
Face à ces enjeux, des managers ont adopté des pratiques du Lean Management pour les tests de logiciels. Les résultats sont impressionnants :
- La performance : des gains de productivité, une amélioration de la qualité avec une réduction des délais. Les clients sont satisfaits.
- Les testeurs : ils sont motivés, deviennent encore plus autonomes et sont les porteurs des améliorations de performance. On observe, de plus, un changement de posture du management qui sait tenir compte de cette autonomie. Les managers développent une vision précise du terrain, et y dialoguent de façon factuelle avec les équipes.
En réalité, un Système Lean, c’est un ensemble d’activités apprenantes interdépendantes, à explorer sur le lieu de travail et qui répond à quatre questions fondamentales : Comment mieux satisfaire le client ? Comment faciliter le travail ? Comment réduisons-nous le coût global ? Comment apprenons-nous plus vite ensemble ? [1]
Faire du Lean, c’est avant tout développer la capacité d’un groupe de personnes à expérimenter ensemble, pour répondre à ces questions.
Il faut donc équiper les testeurs de certaines techniques du Lean Management. Ils pourront ainsi : mieux travailler avec leurs clients, lisser la demande, faire du flux tiré pour voir les blocages et ainsi améliorer eux-mêmes leur productivité, conduire des résolutions de problème pour améliorer la qualité mais aussi propager l’amélioration continue dans leur organisation. Voici quelques pratiques Lean pour les Tests de logiciels : le Lean Testing.
N’hésitez pas à me suivre et à lire mes autres articles si vous voulez en savoir plus sur les Tests de logiciels et le Lean Management.
[1] Je me suis inspiré d’une définition d’un Système Lean présenté dans « La Stratégie Lean » de D. Jones, O. Fiume, J. Chaize, M. Balle