La famille Qualibert est animée par une excitation palpable à l’idée de démarrer leur projet de rénovation de leur maison. Avant même de mettre la main à la pâte, ils discutent et réalisent l’importance d’un état des lieux approfondi :
- Ecouter les besoins, vérifier l’intégrité des structures existantes, dessiner les nouveaux plans ;
- Identifier les membres de la famille qui peuvent contribuer et leurs disponibilités ;
- Identifier les compétences de chacun et des séances d’apprentissage si nécessaire ;
- Évaluer l’aide extérieur dont ils peuvent, ou non, avoir besoin ;
- Estimer le budget en prenant en compte les coûts prévus et imprévus ;
- Définir certains rôles clés dont ceux de référents ;
- Vérifier les permissions et le respect des règlementations locales ;
- Identifier les risques potentiels et envisager des mesures de sécurité en amont.
En plus de ces éléments, ils ont décidé de réfléchir aux impacts, négatifs comme positifs, de leur construction sans pour autant négliger leurs besoins. Ils savent qu’ils ne seront pas parfaits mais souhaitent néanmoins faire cet effort en déblayant le terrain. Après en avoir échangé, ils ajoutent donc à cet état des lieux leurs ambitions et réflexions :
- Penser aux contraintes d’accès pour chacun des occupants et les visiteurs potentiels ;
- Eviter au maximum ce qui n’est pas utile, réutiliser au maximum lorsque c’est possible ;
- Choisir consciemment ses matériaux et ses fournisseurs pour réduire son empreinte ;
- Tirer avantage de son environnement en s’orientant au mieux pour l’éclairage et le chauffage ;
- Gérer les flux d’eau, d’air et l’utilisation d’énergies renouvelables ;
- Favoriser l’isolation et l’étanchéité pour réduire les fuites thermiques qui coûtent chers ;
- Tirer profit des leviers et opportunités économiques et législatives ;
- Réfléchir à la gestion des déchets et au recyclage.
Tout comme la famille Qualibert conçoit la modernisation de sa maison, l’entreprise de la qualité durable nécessite d’anticiper les aspects cruciaux de budget, de compétences, de formations, de communication, de rôles, de responsabilités et de sécurité. Pour cela, il est capital de mettre en place dès le départ, des indicateurs sur ces facteurs fondamentaux pour suivre leur évolution et pouvoir s’ajuster au fur et à mesure.
En plus de ces considérations admises, l’entreprise doit aussi embrasser une vision à long terme pour son produit et ses impacts, tant positifs que négatifs. L’accessibilité en interne mais aussi pour les utilisateurs finaux, au-delà des considérations réglementaires, doit être intégrée au cœur de la philosophie de l’entreprise et nécessite une réflexion au plus tôt pour faciliter sa mise en pratique. Dans cet esprit, il est aussi essentiel de s’orienter vers des pratiques d’éco-conception en privilégiant des technologies et des solutions qui minimisent les impacts négatifs, tout en favorisant la durabilité et la réutilisabilité. Il existe des incitations fiscales ou des subventions pour encourager ces pratiques durables comme des crédits d’impôt pour l’utilisation de technologies écologiques, des subventions pour des projets de recherche et développement dans le durable, ou encore des aides pour l’implémentation de systèmes d’énergie renouvelable. Opter pour des partenariats locaux et soutenir l’écosystème numérique local peut non seulement réduire les coûts et l’empreinte carbone mais aussi renforcer la communauté numérique environnante. Surveiller et optimiser l’utilisation de ses ressources, qu’il s’agisse de serveurs, de data centers ou d’énergie consommée par ses infrastructures informatiques, est essentiel pour une consommation énergétique et une production de déchets moindres. Le choix des outils et technologies moins gourmands, avec des fournisseurs et partenaires locaux engagés dans les mêmes considérations est un facteur clé. Même la fin de vie des produits de l’entreprise doit être anticipée à travers des pratiques telles que la gestion des données, des espaces de stockage ou des déchets numériques.
Les réglementations sur la durabilité et l’environnement évoluent constamment. En 2020, a été votée la loi « Anti-Gaspillage et Économie circulaire » (AGEC) luttant par exemple pour la réparabilité et contre l’obsolescence programmée. En 2021, il y a la loi visant à « Réduire l’Empreinte Environnementale du Numérique » (REEN). Une entreprise proactive dans la mise en œuvre de pratiques durables sera mieux préparée à répondre aux futures exigences légales, évitant ainsi des sanctions potentielles ou des ajustements coûteux.
La famille Qualibert est satisfaite d’avoir pris ce premier temps de réflexion durable pour échafauder son plan. Par expérience, elle sait qu’une nouvelle loi amenant de nouvelles contraintes est vite arrivée mais elle se sent tout de même mieux préparée au changement. Il n’est surtout jamais trop tard pour s’engager dans la qualité durable.
A propos de l’auteur: Nabil Idhammou
Ingénieur conseil en test et automatisation, formateur et représentant RESET (Responsabilité Economique, Sociale, Environnementale et Technologique) chez Onepoint.