Tandis que le monde de la tech s’enfonce dans des incertitudes largement liées à la montée des tensions internationales, le test se porte bien, et tout particulièrement le crowdtesting. Selon une étude récente*, le marché du test participatif devrait passer de 1,6 milliard de dollars cette année à 2,5 milliards de dollars en 2027**, soit un taux de croissance annuel composé de 9,4 % ! Qui dit mieux ? Ici, pas de risque de pénurie de composants ou de flambée des prix de la logistique. Le crowdtesting se développe grâce aux infrastructures déjà existantes : les réseaux informatiques et notamment Internet. Mais ce n’est pas tout. Le vent qui souffle dans les voiles du crowdtesting repose sur une réalité commerciale. Le test participatif, qui permet à tout un chacun d’évaluer, un produit informatique quel qu’il soit, répond à une demande beaucoup plus vaste du public pour des solutions « qui marchent« . Or, à ce jour, le monde de l’informatique reste pénalisé par une formule qui a fait son succès : commercialiser des produits dont le succès se bâtira au gré des versions successives qui amélioreront peu à peu la version initiale. Jusqu’à présent, ces corrections étaient le fruit des retours des utilisateurs. C’est dans cette faille que le crowdtesting s’immisce ; il permet en effet de raccourcir les délais pour avoir accès à ces retours et donc d’effectuer cette analyse de masse en amont de la commercialisation d’un produit. L’objectif est de proposer les meilleurs produits ou les meilleures solutions, afin de se distinguer de la concurrence, en améliorant de facto l’expérience client.
Tout ceci est rendu possible, grâce à l’immense masse disponible des internautes actifs. Selon Hootsuite, on comptait en avril 2020, 4,57 milliards d’internautes actifs sur la planète, soit 59 % de la population mondiale***. C’est dans cet immense vivier d’utilisateurs que le monde du crowdtesting se fabrique sa communauté. Aujourd’hui, Internet est devenu un objet de consommation à part entière. Se connecter est devenu un acte banal, au travers duquel on communique, on s’informe, on achète, on vend, on s’insurge, on s’enthousiasme… plusieurs fois par jour. Internet est devenu à la fois un vecteur incontournable de la croissance des entreprises et un levier de popularisation des émotions humaines.
L’impact du crowdtesting est lié à une autre exigence montante. Qu’il s’agisse des règles imposées par l’UE, sur la confidentialité des données, au travers du RGPD****, ou bien encore des règles plus strictes sur lesquelles travaille le gouvernement américain, notamment pour protéger les données confidentielles dans les secteurs des Banques et de la Finance, les éditeurs de logiciels doivent, plus que jamais, proposer des solutions en phase avec les contraintes juridiques qu’on leur impose.
Vite. Il faut aller vite. Il faut même encore aller plus vite. Des chiffres donnent le tournis. L’univers informatique ne cesse de croître, en multipliant les applications disponibles pour un marché mondial toujours avide de nouveautés et de solutions originales. Selon VentureBeat Inc.*****, les consommateurs ont téléchargé 204 milliards d’applications mobiles sur leurs appareils connectés en 2019, contre 140,7 milliards de téléchargements d’applications en 2016. De plus, en janvier 2020, les appareils mobiles à l’exclusion des tablettes représentaient 51,98 % des vues de pages Web dans le monde entier. Plus de 61,8 % des pages Web en Asie ont été générées par voie mobile. Ce que l’étude ne précise pas, c’est que le gros des téléchargements se fait au travers d’applications stars. Nombreux sont les développements qui ne trouvent pas leur marché, faute d’avoir été suffisamment bien testés au préalable.
Sans surprise, ce sont les plus petites structures, celles qui n’ont pas la ressource en interne, qui sont les plus avides en matière de crowdtesting, comme le rapporte justement l’étude Marketsandmakets* sur le sujet. Si cette même étude précise que c’est aux États-Unis que le gros de la croissance des tests participatifs aura lieu, en Europe, les choses bougent peu à peu et les initiatives se multiplient. Notamment avec le déploiement d’Actiyon******, une start-up française qui se fait fort de dynamiser le marché du crowdtesting en France, mais aussi en Espagne, en Italie et en Asie. Leur stratégie cible justement les PME qui n’ont pas forcément d’immenses moyens. L’entreprise qui vient de se lancer compte actuellement 8 800 testeurs dont 850 en France, et cherche toujours à accroitre sa communauté de testeurs notamment sur la France. L’entreprise a été créé par Sangmin Lee*******, un Coréen installé en France, qui a imaginé une plateforme où les entreprises définissent un cahier des charges qui sera évalué par des testeurs selon un profil bien précis. Chaque mission, chaque solution est rémunérée. Pour les entreprises, les tarifs commencent à seulement quelques centaines d’euros. Une question vient immédiatement aux lèvres. Le crowdtesting est-il un cheval de Troie pour exploiter les testeurs et, finalement, les payer à moindre coût, ce qui encouragerait les « mauvais testeurs » à bâcler le travail pour s’accaparer une partie de ce marché prometteur ? Sangmin Lee, conscient de ce piège a imaginé un système d’évaluation des compétences des testeurs. Meilleurs on est, plus on a de chance d’être sélectionné pour un test. Comment ? Chaque testeur sera classé selon ses compétences et les formations dispensées par Actiyon, et gagnera des ceintures de couleurs symboliques, exactement comme dans les arts martiaux où une ceinture noire est meilleure qu’une ceinture blanche. Par ailleurs, côté rémunération, les testeurs seront rémunérés au test accompli (suivant la longueur et la complexité du test), aux bugs remontés, aux bugs reproduits, et aux suggestions d’amélioration proposées.
La qualité se paie toujours.
Intéressé à rejoindre la communauté de testeurs d’Actiyon ? Voici le lien vers le site Internet: Actiyon: la plateforme de Crowdtesting pour tous
(*) Voir le résumé de l’excellente étude payante ici : https://www.marketsandmarkets.com/Market-Reports/crowdsourced-testing-market-228543210.html?gclid=CjwKCAjw1ICZBhAzEiwAFfvFhNicfrX948U4ayb0qKCFYYhCxEVcP0cY_WKZa-3z-B_2YN2ym94uWhoCaiwQAvD_BwE
(**) La valeur en euros est quasiment similaire car le dollar et l’euro sont quasiment à parité à l’heure où nous écrivons cet article.
(***) Chiffre cité dans un article de Market Data Forecast : https://www.marketdataforecast.com/market-reports/crowdsourced-testing-market
(****) Pour rappel : https://www.cnil.fr/fr/reglement-europeen-protection-donnees
(*****) Cité par https://www.mordorintelligence.com/industry-reports/crowdsourced-testing-market
(******) Lien vers le CP d’Actiyon.
(*******) (1) Sangmin Lee | LinkedIn