7 c’est le nombre d’activités que composent le processus de test selon l’ISTQB.
Parmi elles, on retrouve :
- la planification
- le suivi et contrôle
- l’analyse
- la conception
- l’implémentation
- l’exécution
- la clôture
Le suivi et le contrôle s’assure que le projet de test progresse selon le plan établi mais aussi de s’assurer de la qualité des tests produits. C’est au test manager que revient cette tâche ingrate et peu documentée : le CONTRÔLE.
Durant l’année 2022, je me suis demandée « Comment améliorer le contrôle des tests ? » en me fixant une contrainte : faire accepter positivement le contrôle qualité des tests.
Test Manager : acteur 1er de la qualité des tests
Le test manager est le responsable des tests, il est donc le garant de la qualité du produit à tester.
Toutefois, durant mon expérience, je me suis vite aperçue qu’il a la particularité d’être le seul acteur à s’assurer de la qualité des tests réalisés par son équipe.
Le test manager porte donc, à lui seul, la responsabilité du niveau de qualité des tests de son projet.
La tâche n’est pas simple, il est pris entre la pression du projet (coût/délai) sans perdre de vue qu’il doit fournir un produit de qualité (ce qui n’est pas demandé explicitement par la direction de projet/produit/programme).
Cette activité de contrôle qualité peut vite être omise, si le test manager n’arrive pas négocier un budget et un temps alloué pour réaliser convenablement son activité de test. L’entreprise a donc tout intérêt à sponsoriser ce type d’activité, pour augmenter sa qualité globale de ses produits. Sans cette démarche entreprise, le contrôle des tests repose uniquement sur la volonté du test manager à insuffler cette culture qualité.
L’intérêt du test manager à contrôler les tests est évidemment d’avoir un état des lieux des réalisations de son équipe. Mais pour que ça fonctionne, à mon sens, cette activité doit être réalisée dans un objectif d’amélioration continue.
Puisque le test manager contrôle la qualité des tests de son équipe, à ce titre, il doit encore plus adopter une communication bienveillante.
Objectif d’amélioration continue
Si le test manager réalise un audit, ce n’est pas pour surveiller de près le travail des équipes mais c’est bien pour améliorer la qualité des livrables de test. Mais comment remonter des axes de progression sans blesser ses collaborateurs, qui sont potentiellement sont débordés ?
Grâce à mon expérience de testeur fonctionnelle puis de test manager, j’ai pu réaliser un parallèle entre l’activité de test dans le cycle de développement et le contrôle des tests. A mon sens, il faut :
- rester factuel, comme quand on remonte une anomalie détectée dans le logiciel
- donner des preuves de ce qui est avancé, comme on fournit les preuves des résultats de son test
- suivre les actions d’amélioration de son équipe comme on s’assure de la correction des anomalies détectées
- rappeler que c’est pour améliorer un produit (application ou documentation) avant qu’il ne parte en production ou qu’il soit diffusé aux parties prenantes
Le test manager a donc tout intérêt à réaliser cette activité durant la phase de relecture de chacun des livrables. De cette manière, il peut détecter les éventuels défauts et les corriger au plus tôt.
Je conseille au test manager de réaliser ces actions dès le début du projet afin que ça rentre dans les habitudes.
Je préconiserais également au test manager de ne pas formuler plus de 3 actions d’amélioration par livrable. L’amélioration s’effectue ainsi par petite touche, à partir d’exemples concrets issus de l’audit. Avec ces objectifs réalistes et atteignables, l’équipe l’acceptent mieux et pourront se projeter dans une démarche d’amélioration continue.
Toutefois, il n’est pas toujours facile d’inciter les équipes à reprendre leur travail et de leur faire adhérer à l’amélioration permanente. Pour cela, j’ai joué la carte de la bienveillance.
Contrôle dans la bienveillance
D’après mes expériences de contrôle de qualité des tests, j’ai pu identifier 3 formes de bienveillance.
La bienveillance passe notamment par le fait de rendre les choses positives en commençant par féliciter ce qui s’est bien passé. Puis, on expose les sujets qu’on peut améliorer et on conclut par les axes de progressions possibles :
- Ceux qui corrigent une non qualité pénalisante
- Ceux qui apportent de la valeur à moindre frais
Une autre forme de bienveillance est de partager les points de contrôle avant de les mettre à exécution. Le fait de communiquer sur les attendus qualité favorise un moment d’échanges sur le processus de test à appliquer dans l’entreprise. Et, en plus, ça a une visée pédagogique, puisqu’on peut éviter les erreurs avant qu’elles n’arrivent grâce au partage des informations (le test statique !).
Enfin, il ne faut pas perdre de vue le principal objectif : contrôler la qualité pour s’améliorer et non pour faire un procès du résultat final. Sinon, ça sera contre-productif !
De cette manière, le vécu des personnes contrôlées sera différent. Elles vont plus facilement adhérer à l’idée de s’améliorer car nous avons tous à cœur une volonté de bien faire et de produire un travail de qualité.
La bienveillance peut ainsi changer la perception de l’audit qualité.
J’ai abouti à la conclusion suivante : c’est le test manager qui tient la barre de la qualité de son projet de test. Il réalise lui-même une campagne de test sur le travail de son équipe en conservant les qualités du testeur !
A propos de l’auteur Céline Bonnet – Doyet: depuis 10 ans dans le test logiciel, j’ai débuté en tant qu’analyste fonctionnelle, puis je suis devenue test manager où je suis très impliquée dans la mise en œuvre du processus de test au sein de mon entreprise. Curieuse, j’aime innover en expérimentant de nouvelles façons de travailler dans un cadre serein et ludique.