Types de tests (ISO 25 010): Les tests de portabilité (8/8)

Aujourd’hui nous abordons une famille que j’affectionne particulièrement car elle fait écho à mes expériences mobiles mais aussi à mon statut de joueur de jeux vidéo. Cette famille qui est aussi la dernière famille définissant la qualité au sens ISO – 25 010 est la famille  des tests de « portabilité ». Nous verrons à quoi correspondent ces tests et à quelle problématique ils répondent.

ISO-25010

Pour avoir plus d’informations sur la norme ISO – 25 010, je vous invite à lire ou relire mes autres articles sur le sujet.

Les tests de portabilité prennent de plus en plus d’importance et sont de plus en plus anticipés lors du développement initial d’un logiciel pour smartphone. La raison est simple la portabilité ne se ressent à très court terme. Une application mobile fonctionnant uniquement que sur un modèle de téléphone avec une version d’OS précise ne peut pas être un succès pour le grand public le parc mobile étant particulièrement diversifié. Ces problèmes de portabilité se retrouvent également très facilement sur les « store » où des utilisateurs se plaignent que l’application ne fonctionne pas du tout.

Il est bon de noter que les problèmes de portabilité sont plus complexes qu’il n’y parait et que s’assurer du bon fonctionnement d’une application sur tous les mobiles avec toutes les configurations possibles est une très mauvaise idée. C’est pourquoi je parle de la définition d’un périmètre dans mes articles sur les tests mobiles.

Comme vous l’aurez compris, ici le but n’est pas tant de savoir fait ce que l’on demande (fonctionnel), ni si elle le fait rapidement (performance) de manière fiable ou sécurisé. Non, ici le but est de savoir si l’application peut fonctionner facilement dans différents environnements.

Cette diversité d’environnements rend les tests de portabilité compliqués, c’est pourquoi, dans les jeux vidéo il y a de nombreuses bêta tests mais aussi que le crowdtesting a de plus en plus de succès.

Comme vous pouvez le voir avec l’image ci-dessus, la famille des tests de portabilité est composée, d’après la norme ISO – 25 010, de 3 types de tests spécifiques, chacun ayant un rôle bien définit :

portabilité

  • Les tests d’adaptabilité

Les tests d’adaptabilité ont pour but de s’assurer qu’un logiciel peut facilement et efficacement être utilisé sur différents environnements hardware ou logiciels mais aussi qu’il est « robuste » à l’évolution de ces environnements.

Si nous prenons l’exemple d’un jeu grand public comme « Candy Crush » ou « Angry birds », ces derniers n’auraient jamais connu le succès s’il ne fonctionnait que sur les Samsung Galaxy avec une version Android 4.0. Ici la raison est simple, les « potentiels clients » ne seraient que trop peu nombreux et l’effet de masse n’existerait pas.

De même personne n’utiliserait un logiciel qui deviendrait inutilisable à chaque mise à jour de son OS ou de toute application avec laquelle il échange. Les versions mises à jour d’OS sont très fréquentes (plusieurs par an). Les mise à jour d’application encore plus (facilement 1 par semaine pour un grand nombre d’applications sur les store). Avoir une application qui ne serait plus utilisable à chaque évolution reviendrait à dire ne pas avoir d’application du tout!

  • Les tests d’installabilité

Comme leur nom l’indique, ces tests ont pour but de s’assurer qu’un logiciel s’installe efficacement sur l’environnement dans lequel il devra être utilisé. Avoir un logiciel qui est utilisable sur des centaines de smartphone c’est bien… Pouvoir installer ce logiciel soi-même sans devoir passer par un technicien, c’est mieux! Ce problème d’installabilité est bien géré par les store de google et d’apple, ainsi télécharger une application depuis ces store assure (avec un très fort taux de succès) une installation réussie.

Comme leur nom l’indique moins ces tests vérifient également la possibilité de désinstallé tout aussi facile et efficace.

Ce point reste important. Il m’est déjà arrivé de ne pas installé un logiciel simplement parce qu’un ami n’avait pas réussi à le désinstaller sans reformater son ordinateur. Ne pas pouvoir désinstaller correctement un logiciel est un frein pour de nombreuses personnes qui sont maintenant habituées à télécharger, essayer quelques minutes… puis désinstaller dans la majorité des cas.

  • Les tests de remplaçabilité

Les tests de remplaçabilité ont un but totalement différent qui est de s’assurer qu’il est possible de changer le logiciel concerné par un autre logiciel ayant des fonctionnalités équivalentes. Ces tests permettent d’assurer aux utilisateur un « retour arrière » et comme pour les tests de « désinstabillité », leur offrent l’assurance de ne pas être « bloqué » avec le logiciel.

Vous noterez qu’il existe des entreprises qui mettent tout en oeuvre pour forcer les utilisateurs à rester dans leur « univers » en limitant très fortement cette remplaçabilité et en ne proposant un bon fonctionnement qu’avec d’autres logiciels liés à cette entreprise. Cela ne fonctionne que lorsque l’entreprise est assez importante et jouit d’une très grande renommée.

Ainsi s’achèvent mes articles sur la présentation de d’ISO-25010. J’espère que cela vous aura permis de découvrir les différents types de tests mais aussi la richesse et la complexité de la gestion de la qualité des logiciel ou applications. N’hésitez pas à commenter si vous avez des exemples ou des remarques.

Source ISO – 25 010

Syllabus ISTQB fondation 2018 Lien anglais car non disponible en français à la date d’écriture

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4 commentaires sur « Types de tests (ISO 25 010): Les tests de portabilité (8/8) »

  1. Bonjour,
    Merci Marc pour cette série d’articles enrichissante ! Les familles et types de test sont bien expliqués bien que parfois certains types sont très proches. Pour ajouter de la valeur, il pourrait aussi être intéressant de donner des exemples de mises en oeuvre pour tester et d’avoir des métriques. Le test prend son sens lorsque l’on peut mesurer et en suivre l’évolution.

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    1. Bonjour Brice,
      merci pour ce retour.
      Ces articles m’ont demandés pas mal de recherches (les ressources étant maigres) et malheureusement je n’ai eu que (très) peu de mise en œuvre des familles de test présentés.
      Souhaitant avoir des articles homogène mais aussi donner de l’information fiable j’ai donc décidé de ne pas mettre le peu de retour d’expérience que j’avais.
      L’idéal serait de pouvoir faire des « témoignages » de mise en pratique de certains de ces tests non fonctionnels.

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  2. Cela ne m’étonne pas, certains type de tests tellement peu pratiqués n’ont pas beaucoup de mise en œuvres qui sont partagées. Pour les métriques, ça doit être pareil.
    Merci encore pour ces articles !

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